Comité de soutien pour le respect des droits de Robert Arricau


Article 9 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 :
Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé.

Robert Arricau

Robert Arricau a 36 ans, il est (était) menuisier dans une entreprise de réinsertion. Il est militant d’Anaram Au Patac (mouvement révolutionnaire de la gauche occitane) et surtout au sein d’associations culturelles occitanes comme Carnaval Pantalonada ou l’Ostau Bearnés.

Le 30 novembre 2004, il a été arrêté dans le cadre d’une opération de la police contre l’ETA et a été incarcéré "pour les besoins de l'instruction" durant 571 jours. L’affaire est instruite par la juge Houyvet de la cellule anti-terroriste. L’avocat de Robert est Christian Etelin du barreau de Toulouse.

Au mois d’octobre 2004, son frère et sa belle-sœur ont été arrêtés à Salies de Béarn. On leur reproche d’avoir loué pendant 6 ans un logement à un couple (avec un petit garçon) à qui on reproche d'être des membres de l’ETA. Le frère et la belle-sœur de Robert ont fait plusieurs mois de détention et sont actuellement libres en attendant le procès. Leurs arrestations ont eu lieu en même temps que celle de Peio Serbielle, lui aussi libre aujourd’hui.

Deux mois après, Robert est arrêté à son domicile. Il lui est reproché d’avoir présenté le couple de l’ETA aux deux membres de sa famille. Aucun document de l’ETA, explosifs ou armes n’ont été trouvés chez Robert.

Durant les 96 heures de garde à vue, nous pensons que Robert a subi de très fortes pressions psychologiques de la part de la police. Pressions visant à lui faire dire qui lui avait présenté le couple, et surtout à adapter ses réponses aux attentes de la police.

C’est ainsi que Jean François Lefort « Lof », porte-parole d'Askatasuna, association de soutien aux prisonniers basques, a été arrêté et a passé un an en prison. En février 2006, Robert est revenu sur ses premières déclarations et a dénoncé les pressions policières. Cette nouvelle situation a permis la libération de Jean François Lefort.

Suite aux 96 heures, Robert a disparu. Il a fallu 13 jours à la famille pour retrouver sa trace à la maison d’arrêt de Tours. Plus de 100 appels téléphoniques dans toutes les administrations n’ont rien donné. C’est finalement un gradé de la DNAT (ou de la PJ) qui a donné l’information à un membre de la famille lors d’un interrogatoire. Vous imaginerez facilement l’ambiance de ces 13 jours. A ce jour, nous n’avons toujours aucune explication sur la disparition des 13 premiers jours.

Robert a « demandé » a la sortie de la garde à vue un avocat commis d’office. Avocat qui a été contacté par la famille 20 jours après l’arrestation ! Il n‘a rien fait durant ce temps pour contacter lui même les proches de Robert Arricau. Depuis, Robert a changé d’avocat. Le deuxième contacté ne pouvait pas s’occuper du dossier, il a finalement fallu près de 100 jours pour que le dossier soit pris en charge par Christian Etelin.

Robert Arricau est resté jusqu’à mi-novembre 2005 à la maison d’arrêt de Tours, à 500 km de chez lui. Un éloignement le pénalisant encore plus, ainsi que sa famille. Puis il a été déplacé à la prison de Montauban, à 250 km de ses proches.

La situation stagnaient pour Robert, ses demandes de libération étant refusées et le juge des détentions et libertés refusant lui aussi la libération, alors que son frère, sa belle sœur, Peio Serbielle et Jean François Lefort avaient été libérés. Situation d'autant plus inacceptable que des incohérences du dossier commençaient à sortir. Ainsi, Robert Arricau aurait rencontré le membre d’ETA lors du festival basque Euskal Herria Zuzenean début juillet, puis l’aurait présenté à sa famille. Or le couple était locataire depuis le mois de juin !!!

Robert a enfin retrouvé la liberté le 23 juin 2006. Liberté toute relative car il attend désormais le jugement de l'affaire.

Pour l'aider, un Comité de soutien pour le respect des droits de Robert Arricau s'est constitué. Il est ouvert à toutes et tous et reste mobilisé jusqu'au procès.