Robert
Arricau a 36 ans, il est (était) menuisier dans une
entreprise de réinsertion. Il est militant dAnaram
Au Patac (mouvement révolutionnaire de la gauche occitane)
et surtout au sein dassociations culturelles occitanes
comme Carnaval Pantalonada ou lOstau Bearnés.
Le 30 novembre 2004, il a été arrêté
dans le cadre dune opération de la police contre
lETA et a été incarcéré
"pour les besoins de l'instruction" durant 571 jours.
Laffaire est instruite par la juge Houyvet de la cellule
anti-terroriste. Lavocat de Robert est Christian Etelin
du barreau de Toulouse.
Au mois doctobre 2004, son frère et sa belle-sur
ont été arrêtés à Salies
de Béarn. On leur reproche davoir loué
pendant 6 ans un logement à un couple (avec un petit
garçon) à qui on reproche d'être des membres
de lETA. Le frère et la belle-sur de Robert
ont fait plusieurs mois de détention et sont actuellement
libres en attendant le procès. Leurs arrestations ont
eu lieu en même temps que celle de Peio Serbielle, lui
aussi libre aujourdhui.
Deux mois après, Robert est arrêté à
son domicile. Il lui est reproché davoir présenté
le couple de lETA aux deux membres de sa famille. Aucun
document de lETA, explosifs ou armes nont été
trouvés chez Robert.
Durant les 96 heures de garde à vue, nous pensons
que Robert a subi de très fortes pressions psychologiques
de la part de la police. Pressions visant à lui faire
dire qui lui avait présenté le couple, et surtout
à adapter ses réponses aux attentes de la police.
Cest ainsi que Jean François Lefort «
Lof », porte-parole d'Askatasuna, association de soutien
aux prisonniers basques, a été arrêté
et a passé un an en prison. En février 2006,
Robert est revenu sur ses premières déclarations
et a dénoncé les pressions policières.
Cette nouvelle situation a permis la libération de
Jean François Lefort.
Suite aux 96 heures, Robert a disparu. Il a fallu 13 jours
à la famille pour retrouver sa trace à la maison
darrêt de Tours. Plus de 100 appels téléphoniques
dans toutes les administrations nont rien donné.
Cest finalement un gradé de la DNAT (ou de la
PJ) qui a donné linformation à un membre
de la famille lors dun interrogatoire. Vous imaginerez
facilement lambiance de ces 13 jours. A ce jour, nous
navons toujours aucune explication sur la disparition
des 13 premiers jours.
Robert a « demandé » a la sortie de la
garde à vue un avocat commis doffice. Avocat
qui a été contacté par la famille 20
jours après larrestation ! Il na rien fait
durant ce temps pour contacter lui même les proches
de Robert Arricau. Depuis, Robert a changé davocat.
Le deuxième contacté ne pouvait pas soccuper
du dossier, il a finalement fallu près de 100 jours
pour que le dossier soit pris en charge par Christian Etelin.
Robert Arricau est resté jusquà mi-novembre
2005 à la maison darrêt de Tours, à
500 km de chez lui. Un éloignement le pénalisant
encore plus, ainsi que sa famille. Puis il a été
déplacé à la prison de Montauban, à
250 km de ses proches.
La situation stagnaient pour Robert, ses demandes de libération
étant refusées et le juge des détentions
et libertés refusant lui aussi la libération,
alors que son frère, sa belle sur, Peio Serbielle
et Jean François Lefort avaient été libérés.
Situation d'autant plus inacceptable que des incohérences
du dossier commençaient à sortir. Ainsi, Robert
Arricau aurait rencontré le membre dETA lors
du festival basque Euskal Herria Zuzenean début juillet,
puis laurait présenté à sa famille.
Or le couple était locataire depuis le mois de juin
!!!
Robert a enfin retrouvé la liberté le 23 juin
2006. Liberté toute relative car il attend désormais
le jugement de l'affaire.
Pour l'aider, un Comité de soutien pour le respect
des droits de Robert Arricau s'est constitué. Il est
ouvert à toutes et tous et reste mobilisé jusqu'au
procès.